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Contrer les homicides intrafamiliaux : des recommandations sans saveur, sans couleur, sans odeur

Québec, le 27 novembre 2012 – Il y a quelques jours, le Comité d’experts sur les homicides intrafamiliaux déposait son rapport dans lequel on retrouve des recommandations en vue de prévenir des drames violents qui entraînent la mort d’un membre de la famille.

Notre fédération, qui regroupe près de 40 associations qui répondent à plus de 60 000 demandes annuellement de membres de l’entourage qui accompagnent un proche atteint de maladie mentale, se voit déçue de ne pas retrouver dans le rapport de nouvelles façons de faire pour soutenir les familles qui sont contraintes de vivre auprès d’un proche qui devient agressif en lien avec son état psychotique.

Non pas que le Comité n’ait pas bien travaillé et que son rapport ne soit pas acceptable; il aborde la question de la prévention sous plusieurs angles et à cet égard, personne ne peut être contre la vertu. Cependant, il nous apparaît sans saveur, sans couleur et sans odeur puisque l’ensemble des recommandations demeurent dans les sentiers battus en parfait arrimage avec les orientations ministérielles. Rien de novateur, rien qui nous permette de croire que les parricides, soit l’homicide d’un parent par un enfant (adulte) qui est atteint de troubles mentaux, seront moins nombreux grâce aux recommandations portées par le Comité.

De notre point de vue, plusieurs faits inscrits dans le rapport auraient dû commander des recommandations particulières. On y dénote que dans 40% des cas de parricide au Québec, l’agresseur vivait un épisode psychotique. Par ailleurs, on note qu’au moment des faits il y a déni de la maladie mentale et présence d’antécédents psychiatriques et de violence. Des études relèvent même que dans tous ces cas, les agresseurs présentent des délires de persécution au moment de la commission du parricide. Pire encore, dans 72% des familles où les événements sont survenus, les parents avaient mis des limites dans les semaines précédant le délit, dont celle de recommencer la médication ou cesser l’abus de substances. Les crimes sont souvent commis lorsque la personne a cessé de prendre ses médicaments depuis plusieurs semaines et qu’elle a coupé les contacts avec les services de santé mentale. L’agresseur a donc perdu son sens du jugement, il refuse d’être aidé et il n’a aucun soutien professionnel.

Le rapport fait mention de questionnements et de choix sociaux, entre autres, la préséance du droit des individus de refuser des soins et de l’aide et ce, même si la situation, de toute évidence, le requiert. Un questionnement qui n’a pas trouvé de recommandations… Pourtant, les familles ont une opinion sur cette épineuse question. Selon elles, toute personne qui manifeste des symptômes de troubles mentaux avec des comportements de violence et qui se retrouve à l’urgence par la voie d’une intervention policière ou d’une ordonnance de cour devrait systématiquement, dès sa sortie de l’hôpital, bénéficier d’un suivi. La nature et la fréquence de ce suivi devraient se moduler en fonction d’une cote de dangerosité standardisée à l’échelle du Québec. L’intervention devrait s’appuyer sur une approche biopsychosociale et la famille devrait être nécessairement intégrée au plan de traitement et avoir accès systématiquement à la gamme de services offerte par les associations-membres de la FFAPAMM.

Notre fédération croit que si l’on veut parler de vraie prévention pour une minorité de gens atteints de troubles mentaux qui sont susceptibles de commettre un parricide, il faut sortir des sentiers battus et oser prendre des moyens pour imposer des mesures de suivi qui permettront de sauver des vies et d’éviter que des gens qui ont perdu temporairement leur raison vivent à tout jamais avec le poids de leur geste.

Consultez les recommandations déposées

À propos de la FFAPAMM

Active depuis plus de 25 ans, la FFAPAMM (Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale) compte 38 associations membres réparties partout au Québec. Sa mission est d’offrir un soutien aux membres de l’entourage d’une personne atteinte de maladie mentale en offrant gratuitement une gamme de services diversifiés comme des activités d’information, de sensibilisation et de formation, des groupes d’entraide et des mesures de répit-dépannage.

Forte de son expertise unique au Québec, la FFAPAMM demeure le seul regroupement québécois exclusivement destiné aux membres de l’entourage des personnes atteintes de maladie mentale. Par l’entremise de ses associations membres, elle répond à plus de 60 000 demandes d’aide annuellement.

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Source :
Hélène Fradet, directrice générale de la FFAPAMM

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