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Enfant rebelle, enfant invisible ou enfant parent

Les enfants ayant un parent vivant avec un trouble de santé mentale peuvent réagir de plusieurs manières différentes à cette réalité. Nous visitons ici trois réactions différentes : l’enfant « rebelle », l’enfant « soumis » et l’enfant « parent ».

 

L’enfant « rebelle »

L’enfant rebelle prend sa place. Il est souvent perçu négativement, comme une personne désobéissante. Il n’écoute pas ce que les autres disent. Il cherche sa place, et la prend. En général, il fera à sa façon, et questionne ce qui est attendu de lui. L’enfant rebelle ayant un parent qui a un trouble de santé mentale aura des comportements similaires : il ne prendra pas le rôle de parent auprès. Il mettra des limites en place, n’acceptera pas les comportements inacceptables. Il peut refuser d’aider dans la maison, sinon l’aide offert sera très peu. Avec le temps, il pourrait prendre la décision de prendre ses distances de son parent, mettra des limites en place. Il n’adhère pas nécessairement aux croyances et valeurs de ses parents, et il le fera valoir. Il ne rentre pas dans le moule.

  • Avez-vous l’impression de faire le contraire de ce que les gens vous disent?
  • Êtes-vous du genre à questionner; réfléchir; explorer avant de prendre une décision?
  • Est-ce que les gens vous disent que vous avez la facilité de vous défendre, que vous êtes « tête de cochon »?
  • Avez-vous l’impression que les gens ne vous comprennent pas?
  • Avez-vous l’impression d’être souvent en conflit avec les autres, particulièrement avec votre parent ayant le trouble de santé mentale?

Les conséquences d’être l’enfant « rebelle »

  • Risque de se sentir seul; incompris; isolé
  • Risque de se questionner sur ses choix
  • Difficulté à faire confiance aux gens; surtout lorsque questionnés sur ses choix
  • Du côté positif, il peut être plus facile d’identifier les limites
  • Nommer les limites peut être difficile par contre : peut avoir tendance à être sur la défensive, de critiquer les choix des autres

Outils :

  • Identifier vos sentiments; besoins; valeurs; croyances
  • Utilisation de la communication non violente :
    • Observer ce qui arrive (dans votre corps ; dans la situation);
    • s’exprimer au « je »;
    • Exprimer vos sentiments, vos perceptions, vos pensées;
    • Nommer votre besoin (j’ai besoin de… amour; écoute; soutien; etc.)
    • Faire une demande (court, précis; dans l’action)

 

L’enfant « soumis » (invisible)

L’enfant caché ou soumis est le contraire de l’enfant rebelle. Il fera tout pour plaire aux autres, particulièrement son parent ayant le trouble de santé mentale. L’enfant caché est justement cela : il est celui qui ne fera pas de bruit, qui passe inaperçu, et ce, dans toutes les sphères de sa vie : à la maison; à l’école; avec ses amis; etc. L’enfant caché ne laissera pas ses amis venir à la maison. Il va se demander si sa situation est normale. Il cachera sa vie personnelle de sa vie scolaire (par exemple, lors des rencontres parents-enseignants, l’enfant caché n’en parlera pas à son parent. L’enfant caché est introverti, retiré des autres. Il ne provoque pas de discussion, préférant passer inaperçu des autres. Cet enfant sera plutôt du genre d’accepter des comportements parfois inacceptables de la part des autres. Il ne critique pas, il accepte. Il obéit.

  • Sentez-vous mal à l’aise d’être le centre de l’attention? Ferez-vous tout en votre possible pour ne pas l’être?
  • Avez-vous l’impression que vous devez cacher votre vie familiale des autres? Pour ne pas avoir à répondre, ou puisque vous avez honte?
  • Est-ce que vous vous sentez coupable si vous dites non?
  • Avez-vous l’impression d’être négligé, ou ignoré?
  • Étés vous en mesure de donner votre opinion, surtout lorsque vous êtes en désaccord avec ce que les autres disent?

Les conséquences d’être l’enfant « soumis » :

  • L’enfant caché pourrait fondre dans le mur. Il passe inaperçu, ne dérange personne.
  • C’est l’enfant dont les gens ne se posent pas de questions; donc s’il y a quelque chose qui ne va pas bien dans sa vie, les autres ne seront pas en mesure de le voir.
  • Cet enfant est difficile à repérer; il ne parlera pas de sa vie, et lorsque questionné, répondra avec un « tout va bien ».
  • L’enfant soumis peut avoir une difficulté à nommer ses besoins.
  • Il peut avoir une difficulté à mettre des limites en place et accepte l’inacceptable.
  • Il peut avoir l’impression de ne pas avoir d’emprise sur sa vie, qu’il est à la merci des autres.

Outils :

  • Travail sur l’estime et l’acceptation de soi : identifier ses besoins, ses perceptions, ses valeurs, etc.
  • Affirmation de soi :
    • être en mesure de nommer ses besoins, lorsque les choses ne vont pas bien.
    • Être en mesure de faire une demande d’aide.
    • Se permettre de parler, de prendre sa place ; de nommer son mécontentement.

 

L’enfant « parent »

L’enfant-parent prend le rôle de parent au sein de sa famille, particulièrement auprès du parent ayant le trouble de santé mentale. Il peut prendre les responsabilités familiales, soit les tâches ménagères, le budget, la gestion des autres enfants, les décisions familiales. Il peut aussi prendre un rôle d’intervenant auprès de son parent ; c’est-à-dire, d’être la personne qui écoute le mécontentement, la détresse ou les émotions du parent. Il risque de chercher des solutions pour le parent, de l’accompagne. Il pourrait être celui qui appelle au travail du parent, lorsque ce dernier ne va pas bien, par exemple.

  • Avez-vous l’impression d’être le pilier de la famille? Qu’est-ce qui arriverait si vous preniez un pas de recul?
    • Avez-vous l’impression d’avoir trop de responsabilités sur vos épaules?
  • Avez-vous l’impression d’être responsable du bonheur de votre parent?
  • Avez-vous l’impression de ne pas avoir eu d’enfance ou d’adolescence?
  • Avez-vous l’impression de devoir cacher vos propres émotions?
    • Parce que vous ne voulez pas déranger?
    • Parce que vous ne voulez pas être un fardeau pour votre parent?
    • Puisque vous rationalisez vos émotions, pour ne pas les vivre?

Les conséquences d’être l’enfant « parent » :

  • L’enfant parent devient responsable et autonome très jeune.
    • Il planifie; organise; gère les situations difficiles.
  • L’on entend souvent dire qu’il est mature pour son âge.
  • L’enfant parent ressent souvent un poids sur les épaules. Il doit être présent pour les autres, doit se mettre de côté. Il se sentira souvent coupable de penser à lui, à ses besoins.
  • L’enfant parent pourrait également avoir des signes d’être l’enfant caché ou rebelle, c’est-à-dire de cacher ce qui arrive à la maison.
  • Il participe souvent aux discussions d’adulte, puisqu’il se sent concerné; ou parce que les discussions de son âge sont moins intéressantes.
  • L’enfant parent remet souvent les activités avec ses amis de côté. Il doit être responsable.
  • Ces enfants quittent souvent le nid familial rapidement.

Outils :

  • Participer à des activités avec ses amis; se permettre de vivre sa période de vie.
  • Trouver une personne de confiance à qui parler.
  • Se permettre des moments pour soi; de détente; avec des amis; pour parler.
  • Identifier ses besoins;
    • Explorer le rôle de l’enfant, ce que cela signifie et comment y répondre.

 

Auteure : Nathalie Haché, T.S.

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