Accueil > La culpabilité

La culpabilité

La culpabilité n’est pas une émotion en soi. C’est une expérience mixte qui comprend des sentiments, mais pas toujours ceux qu’elle laisse supposer. C’est pourquoi il est nécessaire d’examiner soigneusement son contenu si on veut s’informer précisément de ce que l’on vit. Il y a la bonne culpabilité et la mauvaise culpabilité.

Selon le site Web psychologie.com, la culpabilité est un sentiment plus ou moins diffus de commettre une faute nécessaire à toute vie sociale, mais parfois douloureux et contraignant, le sentiment de culpabilité est l’impression de ne pas être juste, d’avoir, en fantasme ou réellement, enfreint un tabou, de nourrir un désir défendu, d’avoir eu un comportement coupable face à telle personne ou telle situation. Il en naît une forte angoisse et une tendance à l’autoaccusation. (http://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Culpabilite)

 

Le cycle de la culpabilité

 

La culpabilité dite saine

C’est l’expérience que je vis quand je pose délibérément un geste qui est en désaccord avec mes valeurs. La culpabilité saine suppose toujours deux choses :

  1. que j’ai dérogé à mes valeurs et standards ;
  2. que j’avais le choix de le faire.

Le fait que mon expression soit impulsive n’enlève pas le caractère libre de mon action. La colère ne m’a pas emportée. Je me suis laissée entraîner par ma colère.

À quoi ça sert ?

Ma culpabilité est un terme générique recouvrant un ensemble d’émotions.

  • Je suis en colère contre moi d’avoir outrepassé mes principes.
  • Je n’admets pas de blesser injustement et je viens de le faire. Je m’en veux aussi d’avoir cédé à l’impulsion.
  • J’ai de la peine d’avoir fait mal à mon ami que j’aime. Je le regrette, car il ne mérite pas un tel traitement.

L’action que j’ai posée a créé un déséquilibre en moi. Ce déséquilibre consiste essentiellement en un désaccord avec moi.

La culpabilité m’indique donc que j’ai été infidèle à moi-même dans une situation où j’avais le choix d’être fidèle à moi.

La culpabilité dite malsaine

C’est un déguisement de mon refus d’assumer mes propres désirs, sentiments ou choix.
Elle contient plusieurs émotions dont certaines sont habilement masquées. Dans cette culpabilité on trouve généralement de la colère, de la peur et parfois de la peine.

Colère contre le fait de devoir porter ce que je vis ; colère contre celui que je tiens responsable d’être dans la situation de prendre une position que je trouve difficile à prendre ; peur d’afficher mes priorités ; peur des conséquences de mon choix ; peur de montrer ma colère ; peine de bouleverser une personne importante, etc.

Par exemple : mon enfant fait un excès de vitesse, encore. J’aimerais qu’il soit plus responsable.  Je lui en ai fait part calmement et avec respect. Je lui ai dit qu’il ne pourrait plus se servir de ma voiture. Il m’accuse de ne pas le comprendre et de le juger.  Je me sens coupable de lui avoir infligé cet état.  Je m’excuse et lui dit que je regrette. Pourtant, ce n’est pas comment je lui ai dit les choses qui l’a mis dans cet état, c’est son interprétation de mon message. Son action pourrait avoir des conséquences pour nous deux, je ne peux pas laisser faire cela.

À quoi ça sert ?

  1. À éviter d’assumer mes actes : La culpabilité diminue à mes yeux ma responsabilité dans le choix que je ferai. Mon action est moins grave, car je la pose « à regret ». J’ai moins l’impression d’être égoïste si je me sens coupable.
  2. À neutraliser la réaction de l’autre : Si j’avoue que je pose un geste avec culpabilité, l’autre devrait m’en tenir moins rigueur. L’aveu de ma culpabilité est donc une manière de manipuler pour diminuer les conséquences de mon geste. La culpabilité-camouflage a rempli souvent les deux fonctions à la fois : me donner bonne conscience et contrôler la réaction de l’autre. Elle est pernicieuse parce c’est un moyen pour éviter de s’assumer.

 

Les causes de la culpabilité

Cause #1 : J’ai fait quelque chose de mal

  • J’ai réellement fait quelque chose de mal, ce qui a blessé une personne soit physiquement ou psychologiquement. Il n’est pas possible de réfuter l’événement : je l’ai fait pour vrai.
  • Il se peut que je me sente mal, car j’ai transgressé mes valeurs ou mes croyances, par exemple : j’ai menti, volé ou triché.
  • C’est tout à fait approprié de se sentir coupable dans ce cas. La culpabilité malsaine arrive lorsque je rumine sur ce que j’ai fait.
  • Il faut accepter le geste, s’excuser à la personne blessée et trouver une façon de faire en sorte que tu ne vas pas répéter le geste.
  • Puisque les humains sont égocentriques, il se peut que tu accordes plus d’importance au geste que la personne qui a été victime de ce geste. Nous avons l’impression que les autres vont placer beaucoup d’importance sur l’acte et les pensées associées, mais finalement, il se peut que cela n’arrive pas réellement.

Cause #2 : Je me sens mal de quelque chose que je n’ai pas fait, mais que j’aurais envie de faire

  • Je pense faire quelque chose qui pourrait dévier de mes croyances et valeurs, de commettre un geste qui est malhonnête ou illégal. Juste le fait d’y penser me fait sentir mal, même si je n’ai rien fait encore.
  • On peut essayer de le repousser ou de le nier. Cependant, en faisant cela, il se peut que je finisse par commettre le geste ou bien que j’utilise d’autres moyens pour ne pas le faire, mais qui ne correspondent pas plus à mes valeurs.

Comment faire alors ? On peut essayer d’accepter le fait que j’ai cette pensée et trouver des solutions pour ne pas agir. Il ne faut pas le repousser : la pensée est présente. Maintenant, je fais quoi avec cela ?

Cause #3 : Culpabilité face à quelque chose que je pense que j’ai fait

  • Selon plusieurs théories cognitives, nous avons de la difficulté à vivre de la joie parce que nous vivons trop cette cause de culpabilité. C’est en fait nos pensées irrationnelles par rapport à des situations. Si tu penses avoir fait quelque chose, tu vas le vivre avec la même intensité que si tu l’avais réellement fait, peut être même plus.

Par exemple : si je pense que mes pensées peuvent avoir une influence sur ce qui arrive aux autres. J’ai imaginé que mon conjoint a eu un accident de la route. Il se peut donc que cela arrive pour vrai ! Et si ça arrive, je vais avoir la pensée irrationnelle que c’est de ma faute.

  • Quelque part, je sais que ce n’est pas logique, mais c’est difficile d’enlever cette pensée.
  • Notre mémoire est aussi erronée. Il se peut que je pense avoir fait quelque chose de mal, mais que dans la réalité, ce n’est pas du tout ce qui est arrivé, surtout lorsque les émotions sont très fortes.
  • Avant de s’accuser, il faut s’assurer que nous sommes réellement coupables du geste. Il faut aller chercher les bonnes informations pour le prouver, car notre mémoire n’est pas fiable.

Cause #4 : La culpabilité que je n’ai pas faite assez pour aider une personne

  • Un ami est malade. Tu as donné plusieurs heures pour l’aider, pour l’accompagner. Maintenant, tes obligations te forcent à réduire ton temps de disponibilité. Ou bien ton voisin a vécu une perte énorme, un décès ou un feu. Tu donnes plusieurs journées ou semaines de ton temps, mais ce n’est pas possible de continuer. La culpabilité commence à te ronger et tu tentes par tous les moyens de pouvoir continuer d’aider. Les psychologues appellent cela « l’épuisement par compassion ». Généralement un terme utilisé pour les professionnels, c’est un phénomène qui peut aussi toucher les aidants naturels.
  • Il est important de déterminer si tu veux faire des sacrifices parce que tu désires le faire versus la culpabilité que tu vivrais si tu n’aidais pas. Si c’est par culpabilité, le risque d’épuisement est plus présent et donc fera en sorte que tu es un aidant moins efficace.

Cause #5 : Culpabilité parce que tu vas mieux que quelqu’un d’autre

Par exemple : la culpabilité du survivant. Il se peut qu’on vît ce genre de culpabilité juste par le fait que notre vie va bien ou mieux que quelqu’un d’autre. Par exemple, un jeune qui est le premier à pouvoir aller à l’université pourrait se sentir coupable, car il a une chance dans la vie que ses parents ou que sa fratrie n’a pas eu. Pour « protéger » les autres membres de la famille, ils vont s’engager dans des comportements autodestructeurs qui feront en sorte qu’ils ne pourront pas terminer leurs études.

Quoi faire ? : La seule façon de se détacher de la culpabilité du survivant c’est de se rappeler que tes échecs ne feront pas en sorte que l’autre personne reviendra et les autres ne se sentiront pas mieux parce que tu vis un échec. Faire des tentatives pour vivre les succès que votre famille aurait voulu que vous ayez.

 

Source : Gabrielle Brind’Amour, L’Accolade santé mentale

Contenus complémentaires

Multimédias

Merci à nos partenaires :

Jean Coutu
Abbvie
Janssen
Otsuka
Lundbeck
VIA Rail Canada
MSSS
L’Appui proches aidants
Réseaux communautaire de Santé et de Services sociaux
Centre d’apprentissage Santé et Rétablissement
Lafrance Communication
Api
Desjardins Caisse du Plateau Montcalm
AQIISM
Raise Solutions
David Communication
Centre Axel
Productions Cina
Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal
Fondation Québec Philanthrope

Merci à nos donateurs corporatifs :

Rio Tinto
Fondation Famille Leclair
iA Groupe financier
Dariane Sanche
Francouvertes