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Trouble bipolaire

Cette maladie est aussi connue sous le nom de maniaco-dépression. Elle désigne une affection qui comporte deux pôles d’émotions. Il s’agit de sautes d’humeur récurrentes, anormales, persistantes et incontrôlables. La maladie est généralement diagnostiquée à l’âge adulte, en moyenne vers 30 ans. Elle touche 2 % de la population, autant les femmes que les hommes. Nous remarquons que, de plus en plus, de jeunes personnes sous la barre des 30 ans reçoivent un diagnostic de trouble bipolaire. La détection précoce de cette maladie a une incidence favorable sur le traitement et la qualité de vie de ces personnes.

Le chaos émotif qui découle de cette maladie peut entraîner de graves conséquences du point de vue social. C’est normal que vous vous sentiez démuni devant votre proche. Que faire pour l’aider dans sa détresse ? Que faire pour vous protéger de ses excès ? Voici quelques pistes pour vous aider à y voir plus clair.

 

Qu’est-ce que le trouble bipolaire ?

La maladie affective bipolaire est un trouble de l’humeur qui est caractérisé par l’alternance de périodes extrêmes d’excitation et de dépression. Ces périodes alternent avec des phases normales où votre proche n’aura aucun symptôme apparent ; il redeviendra comme avant. Ces périodes peuvent durer des jours, des mois ou des années, mais les cycles recommenceront probablement. Dans la plupart des cas, la manie précède la dépression.

 

Quelles sont les causes ?

Les chercheurs n’ont pas encore pointé du doigt une cause unique au trouble bipolaire. Par contre, ils s’entendent à dire que l’hérédité, les variations hormonales et un affaiblissement du système immunitaire contribueraient à la maladie. On compare ce trouble au diabète puisque ces deux maladies découlent d’un déséquilibre biochimique. Le diabète influe sur la sécrétion ou l’absorption de l’insuline, alors que la maladie bipolaire affecte l’humeur de la personne. Certaines situations stressantes peuvent également agir comme facteurs déclencheurs.

 

Quels sont les symptômes ?

Considérant que la maladie implique deux phases opposées, les symptômes doivent se décrire distinctement selon ces phases.

La manie comporte des périodes d’excitation et d’euphorie. Au début de la maladie, il est possible que votre proche vous semble plus social, actif, bavard, confiant et créateur, plus qu’à son habitude. À mesure qu’augmente cet état, vous pourrez remarquer une irritabilité extrême, des sautes d’humeur rapides et imprévisibles, une accélération de sa pensée qui fera en sorte qu’il sautera du coq à l’âne avec un débit de parole très rapide. Dans certains cas extrêmes, il peut faire des gestes dangereux envers lui-même ou les autres.

Il aura aussi des réactions excessives qui peuvent se traduire par des dépenses démesurées et un manque de jugement. Tout comme lors d’une période dépressive, votre proche peut perdre contact avec la réalité et entendre des voix (dans 15 % des cas). Cette phase peut durer de quelques jours à quelques mois.

La dépression correspond à des périodes extrêmes de tristesse. Votre proche peut vivre des sentiments d’inutilité, de désespoir et de culpabilité excessive. Sa détresse peut se traduire par un désintéressement à l’égard de son travail, de ses passe-temps et une perte d’intérêt affectif envers les membres de son entourage.

Non traitée, la phase dépressive peut durer quelques jours jusqu’à plusieurs mois. Au cours de cette période, vous pourrez observer des attitudes chez votre proche qui traduiront ses peurs, son anxiété, ses pensées noires qui peuvent l’entraîner vers une perte de contact avec la réalité. Il peut entendre des voix, avoir des idées étranges et ultimement, avoir des pensées suicidaires.

 

Comment traiter le trouble bipolaire ?

Les formes de traitement les plus répandues sont les médicaments et la psychothérapie. Les stabilisateurs de l’humeur ont pour but de prévenir les dérèglements de l’humeur et ils ne créent pas d’accoutumance. Le traitement de base est relié aux médicaments normothymiques, dont le lithium, un sel minéral qui a la propriété de stabiliser l’humeur rapidement. Il est efficace chez environ 80 % des cas, mais il exige toutefois des contrôles sanguins réguliers afin de bien doser la médication. La majorité des personnes qui composent avec un trouble bipolaire, une fois stabilisées, reprennent leurs activités antérieures.

 

Comment dois-je réagir ?

Tous les excès de dépression sont troublants et lors de la première crise, vous risquez d’être confus puisque vous ne comprendrez pas ce qui se passe et pourquoi l’état de votre proche ne s’améliore pas de lui-même. Dès lors, il faut que vous fassiez preuve de patience malgré la frustration que vous pouvez ressentir. Il faut l’encourager et lui montrer que vous comprenez les difficultés causées par sa maladie, et lui manifester que vous avez confiance en sa guérison. Écoutez-le plutôt que lui donner des conseils.

En phase de manie, vous pouvez dire à votre proche que vous ne comprenez pas ce qu’il essaie d’exprimer parce qu’il parle trop vite. Dans des situations où il y a présence d’attitudes agressives, vous ne devez pas tolérer de telles situations. Vous pouvez lui dire : « Je n’accepte pas ton comportement agressif, tu n’es plus en contrôle car tu n’agis pas ainsi d’habitude ». Ce genre de remarque peut aider votre proche à rester en contact avec la réalité.

Lorsque la situation est stabilisée, il est important de déterminer avec votre proche ce qui semble trop le stimuler ou le stresser dans la vie quotidienne. Ces discussions vous fourniront des informations utiles pour établir des stratégies de prévention.

Si des enfants sont impliqués dans le quotidien de votre proche, il faut qu’on leur explique la situation car ils peuvent se créer des scénarios pires que la réalité. Faites-vous soutenir dans cette démarche et allez chercher de l’aide pour vous aider à établir vos limites.

 

Que dois-je éviter de faire ?

En période de dépression et malgré votre désir de voir votre proche se rétablir, il faudra éviter de l’interroger sur les motifs de sa dépression, de le blâmer pour sa façon de se sentir ou encore de lui dire de se prendre en main. Ces façons de faire ne pourront qu’accentuer son sentiment de culpabilité et de solitude. Évitez de faire des efforts exagérés pour lui remonter le moral et de lui laisser entendre que la situation pourrait s’améliorer s’il faisait des efforts.

En phase de manie, ne vous laissez pas leurrer par l’exaltation de votre proche. S’il devient soupçonneux, il faut éviter de discuter avec lui puisqu’il risque de devenir encore plus colérique. Il ne faut pas l’accuser d’être malade et il faut éviter de le provoquer. Enfin, il est inutile de lui demander de se calmer.

Vivre avec une personne en phase de manie peut entraîner des problèmes financiers importants au sein d’une  famille. Il faut rapidement aller chercher de l’aide pour s’outiller et éviter de tomber dans un engrenage financier.

 

À retenir

La maladie bipolaire est un trouble de l’humeur qui comporte des périodes de dépression et de manie. Une fois stabilisées, la majorité des personnes reprennent leurs activités. Encouragez votre proche à consulter.

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