PÉRIODE 1961-1970

UN ÂGE D’OR DE LA PSYCHIATRIE

Dans les années ’60, les psychiatres effectuent une transformation du système asilaire. C’est un âge d’or de la psychiatrie. Les psychiatres sont les experts et les familles leur font confiance.

Dans un esprit communautaire, on favorise des projets de régionalisation, de multiplication et de diversification des services psychiatriques au Québec.

À la fin de cette période, l’hôpital pour les malades mentaux existe toujours. On lui prête un rôle thérapeutique et le modèle d’intervention se veut scientifique, axé sur la recherche.

À DROITE:
Hôpital St-Michel-Archange. Aile de la
section des Messieurs avant 1965.
Archives du Centre hospitalier Robert-Giffard




  
Le Dr Camille Laurin :
En 1961 paraît un livre-choc contre l’asile traditionnel : Les Fous crient au se-cours ! de Jean-Charles Pagé, un ex-patient de Saint-Jean-de-Dieu. Ce livre se vendra a plus de 40,000 exemplaires et aura un impact politique.

Un psychiatre, le Dr Camille Laurin, se sert de ce témoignage bouleversant pour réclamer une transformation du système asilaire. Le Dr Laurin est un des artisans importants de la réforme de l’institution psychiatrique au Québec.

« Nos hôpitaux pour malades mentaux ont été conçus pour un autre âge. Quant à ceux que nous possédons, il faut les transformer en centres de traitement actif (...) enlever barreaux, verrous, grilles et gardes dans les sections où sont traités les malades paisibles, rapprocher enfin par tous les moyens les malades de cette so-ciété à laquelle ils doivent éventuellement retourner pour y trouver leur place. »

Extrait d’une conférence donnée par le Dr Camille Laurin, La Presse, 21 avril 1961.

Dr Camille Laurin,
psychiatre qui a joué un rôle important pour la transformation du système asilaire au Québec.

Photo : Daniel Lessard. Fonds du ministère des Communications. Archives nationales du Québec à Québec.
  


  Au coeur des soins et des services, la famille :
Dans les années 1960, on veut abolir les frontières entre l’hôpital et la communauté, entre le patient et sa famille.

On incite davantage les familles à venir voir les malades dans l’institution au lieu de les oublier et d’en avoir honte.

On favorise la création de cliniques externes, de ressources d’hébergement et de travail.


La visite d’une famille.
Photo parue dans Le Réseau,
magazine du Centre hospitalier Robert-Giffard, vol. 11, no. 1.