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Du cachot à l’indifférence populaire… Une évolution relative

Parution sur LeDevoir.com | Réactions | Édition du 19 mars 2007

En réaction à l’article paru dans Le Devoir du 17 mars 2007

Québec, le 19 mars 2007 – C’est avec intérêt que j’ai pris connaissance de la venue du livre Une toupie sur la tête. À première vue, les auteurs semblent avoir fait une analyse exhaustive et sérieuse du système asilaire que le Québec a malheureusement connu. Cependant, deux éléments me frappent dans cet article, soit l’absence de préoccupations pour les membres de l’entourage et l’analyse finale des auteurs.

Dans un premier temps, les familles de l’époque, en raison des croyances populaires, étaient pour la majorité tenues responsables de la maladie mentale de leur proche. Elles se cachaient et s’isolaient tout en étant, la plupart du temps, inquiètes du sort et des soins que pouvaient recevoir leur proche. Le système asilaire les tenaient loin du quotidien et on leur assurait la qualité des soins. En fait, tout comme leur proche, elles étaient tenues au silence.

Heureusement les choses ont changé. Tous les québécois sont pour la vertu et la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale n’échappe pas à cette règle. Nous saluons le principe de la désinstitutionnalisation, car il était plus que temps que les cachots s’ouvrent pour permettre aux personnes atteintes de maladie mentale de retrouver leur dignité. Par ailleurs, les membres de l’entourage sont eux aussi sortis de l’ombre. Les recherches effectuées dans le domaine psychiatrique et les mesures de soutien pour les familles ont permis à ces dernières de se déculpabiliser. Aujourd’hui, elles savent que des facteurs biopsychosociaux sont responsables de la maladie mentale de leur proche. Les membres de l’entourage peuvent maintenant mieux respirer et, en ce sens, ils peuvent mieux composer avec leur rôle d’accompagnateur.

Le plus accablant des constats est relié à l’analyse finale des auteurs. En 2007, malgré les nombreuses réformes en santé mentale, nous sommes toujours en quête de l’équilibre. De l’institutionnalisation déraisonnable, nous sommes passés à la désinstitutionnalisation sauvage, et ce, sous la gouverne du bien-être des personnes qui sont atteintes de maladie mentale. Les auteurs nous signalent des questionnements de fond: les gens sont-ils plus heureux qu’avant? Notre évolution est-elle aussi grande que ce que les politiques nous laissent croire? Sommes-nous sous l’emprise de la danse… un pas en avant, deux pas en arrière?

Une chose est claire en ce début de siècle, il faut parler encore et encore de maladie mentale. Il faut tout faire pour mettre en avant-plan une problématique trop longtemps oubliée. Le livre Une toupie sur la tête, nous allons assurément le lire!

Hélène Fradet, directrice générale
Fédération des familles et amis de la
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