1986: REGROUPEMENT DES ASSOCIATIONS DE FAMILLES

LES FAMILLES S’ORGANISENT

Avec la désinstitutionnalisation, les familles se retrouvaient responsables des malades, sans aucun soutien, dans une société remplie de préjugés et d’ignorance sur les maladies mentales. Après plusieurs années d’isolement, elles ont commencé à lever le voile sur cette situation. C’était à la fin des années 1970.

Les familles ont alors formé des associations pour s’entraider, s’informer, revendiquer de meilleurs services pour elles et pour leurs proches atteints.

En 1986, elles se regroupèrent et, aujourd’hui, la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (F.F.A.P.A.M.M.) compte plus de 40 associations représentant des dizaines de milliers de familles et amis.

À DROITE:
Comité exécutif du conseil
d’administration, F.F.A.P.A.M.M
Septembre 1994.




  
L’isolement des parents:
« Ne pas pouvoir partager ce que je ressentais était ce qui me manquait le plus à cette époque. On a l’impression qu’on ne peut parler de ma-ladie mentale avec son entourage; ils vont penser que c’est la famille au complet qui ne va pas bien. Je me sentais comme dans un grand bateau à ramer toute seule au milieu de la mer. Il n’y avait pas non plus de groupe de soutien telle l’association de parents et amis dont je fais partie maintenant.»

Soeur d’une personne atteinte de psychose maniaco-dépressive.

Témoignage paru dans
Le Porte-Parole, vol. 5, no. 1, juin 1994.



« Le plus souffrant, c’est de se sentir démuni devant la souffrance morale de l’autre. Les larmes, la culpabilité,la honte, la peur et d’autres sentiments négatifs nous font nous recroqueviller sur nous-mêmes... C’est nous qui vivons l’épreuve et, qui plus est, nous sommes presque obligés de consoler l’entourage et de prouver que nous ne sommes pas responsables de ce qui arrive à l’autre...»

Témoignage recueilli par Michel Rondeau, «Malades mentaux : il faut décourager le découragement»,
dans La Tribune, 4 novembre 1986.


Photographe:
Bernard Vallée.
Fonds du ministère des Communications.
Archives nationales du Québec à Québec
  


  Un besoin d’entraide et de solidarité:
« J’avais besoin de contacts avec des gens qui connaissaient la maladie mentale : des personnes compétentes et aussi des proches de malades mentaux. J’en ai trouvé à temps sinon je ne sais ce que je serais devenue.»

Témoignage d’une femme dont le mari est atteint de maladie mentale,«La maladie fait fi des beaux sentiments», dans La Tribune, 11 novembre 1987.


« Je crois que le partage avec d’autres parents qui vivent la même chose est très réconfortant d’autant plus que je ne me sens pas jugée.»

Mère d’un jeune schizophrène. Entre nous, Journal de l’Association des parents et amis des malades mentaux de l’Estrie, vol. 1, no. 2, janvier-février 1994.



Photographe : Marc Lajoie.
Fonds du ministère des Communications.
Archives nationales du Québec à Québec